Amoureux des Couleurs

Vous habitez Paris, Lille, Marseille, Nantes, Angers, Los Angeles, New York, ou n’importe quelle autre destination touristique de haute volée, ou plutôt, précisément touristique. Vous croisez donc parfois des étudiants étrangers, des couchsurfers, des clodos de type peunquachien ou tout autre allogène dont le portefeuille profite au chiffre d’affaire du secteur hôtelier-restauration… Bref, vous croisez souvent ce gros débile de touriste qui va vous déblatérer l’habituel « l’important dans le voyage c’est pas la destination mais le trajet en lui même ».

Cette fois-ci le touriste, c’était moi.

Lorsque la couleur de peau de son visage devient complètement noire, cendrée et sombre, les ombres luisent par l’éclairage directionnel des candélabres de rue, ça encadre le visage, c’est complètement « dark » ; C’est nacré. La rue, les canaux, les boutiques et panneaux de signalisation prennent une sacrée saturation photoshop à 69% et deviennent complètement fluorescents, Bref, c’est à ce moment là que je me met à considérer sérieusement le petit guide sur la consommation de champignons hallucinogènes proposé environ une heure plus tôt par le vendeur de ce smartshop du Kolksteeg 4.

On marche tranquillement dans la rue lorsque le rouge devient piquant, le vert devient encombrant, le jaune clignote, les ombres sont des boules rebondissantes sur les couleurs de la nuit hollandaise. Je ne pense qu’à une chose : trouver un banc ou même un vulgaire pub accueillant.

Je regarde dans ma poche et je vois ce machin.

Pour revenir au voyage initial, c’est vrai qu’il n’est pas banal de faire un Anvers/Amsterdam :

Anvers/Rosendal en taxi sans rien payer. Le mec qui conduit c’est David Russel, le frangin de Kurt.
Rosendal/Rotterdam à 1 heure du matin c’est pittoresque, on rencontre des gens bizarres dans le train.
Rotterdam/Amsterdam arrivé 2h03, reste à marcher à travers les canaux jusqu’à 13H : disponibilité de la chambre d’hôtel.

Effectivement le voyage en lui même, c’est pas de la connerie, on l’a pas volée celle là, à force de raconter ces truismes sur le tourisme. Les cloques aux pied des 40 bornes à marcher, le 7h du matin à partager des boissons after-activity et de la résine afgane avec Riley, cet afro-caribéen joyeux de rouler des gros splifs de bonne heure, la visite d’Amsterdam à 5 heure du matin lorsqu’on croise la garde montée en face du burger king à côté des derniers junkies du vendredi soir ; oui effectivement c’est le voyage qui est important, surtout le voyage jusqu’à la chambre d’hôtel…Surfant sur la lymphe, les coussinets nouveaux venus, entre le pied et la chaussette, trop bon, phrase sans verbe.

Il suffira de 25cl de coca cola pour clore ces trois sacrées heures de voyage chimique.

L’extrait actif aime le glucose et mes boyaux ne sont pas forcément fans du XXl King Burger.

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