la délicatesse

Jusqu’à nos 20 et quelques ans se succèdent des beuveries et soirées², et lors des veilles de nouvel an, c’est un vulgaire copié-collé, alors je me suis lassé. Surtout parce que la mort ne nous attend jamais, vouloir vivre, beaucoup vivre et même à l’excès, ça ne sera jamais « trop vivre ». Bref. Faire la schouille pour le nouvel an était devenu une trahison envers nous même : se mêler à toute cette populace ne sachant que timidement s’amuser, doucement s’alcooliser deux ou trois fois par trimestre, c’était simplement suivre aveuglément ce troupeau de mouton baveux, j’aime bien dire baveux. C’était à mes yeux devenu la soirée des handicapés de la fête, des débordements vulgaires et indélicats omniprésents, pour toutes ces personnes pas marrantes que je croisais partout, c’était une simple tentative de se prouver que l’on savait aussi faire la fête. J’étais pas content, je boudais intérieurement et refusait de participer à une mascarade trop calculée, triste et dont toutes les finalités seraient bêtement prévisibles.

C’est donc devenu une petite coutume de ne rien faire ce soir là, regarder un DVD ou lire un bouquin restait le mieux que je puisse faire.

C’est à Quimper que notre héros s’est rendu, lors d’une soirée de nouvel an pendant un festounoz. Ne dérogeant pas à la règle : faire quelque chose de différent, lié à un magnétisme certain qu’avait la Bretagne sur son petit corps, il avait accepté de partir faire la teuf du bout de l’année, au bord et à la fin du monceau de terre qu’on appellera la Gaule, dans le Finistère.

Mon apprentissage de ce qu’on peut appeler la délicatesse commencera à peu près à ce moment là.

Dans ce film on rencontre une jeune femme dont aucun adjectif ne saurait résumer la puissance, tant à l’échelle de sa beauté que de sa capacité à faire flancher le monde vers le chaos. Aussi belle que douce, lumineuse qu’hyperactive, travailleuse, tellement régie par la partie consciente de son esprit que le corps et ses désirs profond, le véritable esprit et sa force de reconnaitre l’alter-ego, eurent raison de ses actes : un homme rentre dans le bureau, rien qu’à sa façon de dire  » je viens pour le dossier 114″ le corps de cette femme s’avance et l’embrasse, inconsciemment, et donc avec une pertinence indétectable pour toute tentative d’analyse pragmatique. C’était un poète.

S’en suit tout ce qui colle aux femmes extraordinaires : une soif d’intelligence et de subtilité, une haine de tout ce qui sera vulgaire, non maitrisé dans la vulgarité, de la bassesse… Une grand-mère fantastique sachant reconnaitre d’instinct celui qui est bon, avec un jardin paradisiaque rempli de souvenirs de jeunesse. C’est peut être le seul point un peu difficile du film, il vulgarise la femme extraordinaire. Il suffira d’en rencontrer une pour la retrouver dans le rôle qu’Audrey Tautou à parfaitement su interpréter.

Ce que j’écris est encore complètement décousu, pété d’une logique singulière qu’on ne saurait attribuer à personne d’autre, pas vraiment beau encore, je vais corriger.

Il y avait quand même de sacrées pointures dans cette fête : David Pasquet, Deus ‘ta, Guichen Quartet, Ebrel / Flatres, Christian et Sylvie Rivoalen, Kanerhog, Le Breton/Gonidec
et Jean Floch.

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